Trafic d’espèces protégées : dix toucans retrouvés morts dans un camion en route vers les Pays-Bas

Trafic d'espèces protégées dix toucans retrouvés morts dans un camion en route vers les Pays-Bas

Tragique découverte sur l’autoroute A31, près de Thionville (Moselle) : dix toucans, une espèce protégée, ont été retrouvés morts et en partie évidés dans un camion contrôlé par la brigade des douanes françaises. Une affaire qui illustre une fois de plus l’ampleur alarmante du trafic d’espèces sauvages en Europe.

Des oiseaux exotiques dans des cartons

Le 7 mai, les douaniers de Thionville ont intercepté un poids lourd en provenance d’Espagne, à destination des Pays-Bas. Si la remorque contenait des marchandises ordinaires, deux cartons ont immédiatement éveillé les soupçons. À l’intérieur : dix toucans morts, en partie évidés.

Après expertise réalisée par le zoo d’Amnéville, il s’est avéré qu’il s’agissait de Ramphastos toco, le toucan toco, reconnaissable à son large bec coloré. Cette espèce est protégée par la Convention de Washington (CITES). Selon les autorités, vivants, ces oiseaux valent jusqu’à 20.000 euros le couple sur le marché noir.

Un trafic bien organisé

Les premières enquêtes menées par les douanes ont permis de remonter à un expéditeur espagnol, déjà connu pour des faits similaires liés au trafic d’espèces protégées. Le destinataire, basé aux Pays-Bas, est également sous surveillance. Les investigations se poursuivent pour comprendre l’ampleur du réseau et l’usage qui devait être fait de ces animaux.

Ce genre de trafic n’est pas isolé. Depuis début mai, six affaires majeures ont été recensées en France. Parmi elles : l’interception de 13 animaux vivants, dont dix mésanges charbonnières dans le Jura, deux perroquets transportés en Guyane dans une pirogue, une tortue dissimulée dans une valise, ou encore 18 coraux importés illégalement de Bali par des voyageurs à Lyon.

Le trafic d’espèces : une menace silencieuse

Ce commerce illégal est l’un des principaux moteurs de l’extinction des espèces, juste derrière la destruction des habitats naturels. « Les motifs de ce trafic sont multiples », rappellent les douanes : consommation alimentaire, taxidermie, commerce d’animaux de compagnie exotiques, collection privée ou encore utilisation en cosmétique.

Le drame des toucans retrouvés morts dans ce camion n’est que la partie visible d’un iceberg bien plus vaste, où des animaux sauvages, souvent arrachés à leur environnement naturel, paient de leur vie l’appât du gain.

Une urgence pour la biodiversité

Face à l’ampleur du problème, les associations de protection animale réclament un renforcement des contrôles douaniers, des sanctions plus lourdes et une meilleure coopération entre pays européens. Le grand public a aussi un rôle à jouer : en refusant l’achat d’animaux ou de souvenirs exotiques sans traçabilité, on contribue à freiner ce commerce illégal.

Car derrière chaque toucan, perroquet ou tortue vendue sur le marché noir, il y a un écosystème en péril, et une vie sacrifiée.

17/05/2025 10 h 21 min

54 vues totales, 1 aujourd'hui