Une tragĂ©die animale sâest jouĂ©e dans le silence Ă Saint-Aubin-de-Terregatte, dans la Manche. Le lundi 22 septembre, la prĂ©fecture de la Manche a rĂ©vĂ©lĂ©, dans un communiquĂ© officiel, la dĂ©couverte de plusieurs centaines de cadavres de porcs dans un Ă©levage local, abandonnĂ©s depuis plusieurs semaines.
Ce drame soulĂšve de sĂ©rieuses questions Ă©thiques, sanitaires et judiciaires, et secoue Ă nouveau le monde de lâĂ©levage intensif en France.
đ Une inspection qui rĂ©vĂšle lâhorreur
Tout commence le 11 septembre 2025, lorsque les agents de la DDPP (Direction DĂ©partementale de la Protection des Populations) se rendent dans un Ă©levage porcin pour une inspection. Ce quâils dĂ©couvrent sur place est glaçant : lâintĂ©gralitĂ© du cheptel porcin est mort, gisant dans les bĂątiments dâĂ©levage. Aucune bĂȘte vivante, aucun signe de soins ou dâintervention rĂ©cente.
Il s’agit vraisemblablement dâun abandon total du site, sur plusieurs semaines.
âŁïž Une intervention complexe et dangereuse
Face Ă lâampleur de la situation, les services de l’Ătat ont immĂ©diatement organisĂ© lâĂ©vacuation des cadavres vers un centre dâĂ©quarrissage, pour Ă©viter tout risque de propagation bactĂ©rienne ou de pollution.
Mais lâopĂ©ration sâest avĂ©rĂ©e particuliĂšrement complexe, en raison des niveaux trĂšs Ă©levĂ©s dâammoniac mesurĂ©s dans les bĂątiments, consĂ©quence directe de la dĂ©composition des corps dans un espace clos.
Une intervention de la Cellule mobile d’intervention chimique (CMIC) des sapeurs-pompiers a Ă©tĂ© nĂ©cessaire, ainsi que le recours Ă une entreprise spĂ©cialisĂ©e en assainissement chimique. Un pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© a Ă©tĂ© mis en place jusquâau nettoyage complet du site.
â Un risque maĂźtrisĂ© pour la population
Selon la préfecture de la Manche, les mesures prises ont permis de contenir tout risque sanitaire :
- Aucune trace dâammoniac nâa Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e Ă lâextĂ©rieur des bĂątiments ;
- Le site était équipé de fosses de rétention, ce qui a limité le risque de pollution environnementale ;
- Les cadavres ont Ă©tĂ© traitĂ©s selon les protocoles dâĂ©quarrissage en vigueur.
Une bonne nouvelle pour les habitants des environs, mais qui ne doit pas faire oublier lâampleur du drame animal survenu Ă lâintĂ©rieur du site.
âïž Une enquĂȘte judiciaire en cours
Le procureur de la RĂ©publique de Coutances a Ă©tĂ© saisi de lâaffaire. Une enquĂȘte judiciaire est en cours afin de dĂ©terminer :
- Les circonstances exactes de la mort des animaux ;
- Le rĂŽle et la responsabilitĂ© du propriĂ©taire ou des gestionnaires de lâĂ©levage ;
- La prĂ©sence Ă©ventuelle de nĂ©gligence ou dâactes dĂ©libĂ©rĂ©s.
Le communiquĂ© de la prĂ©fecture prĂ©cise que seul le travail des enquĂȘteurs pourra faire toute la lumiĂšre sur ce drame.
đŸ Une affaire qui relance les dĂ©bats sur lâĂ©levage industriel
Au-delà des faits, cette affaire tragique met en lumiÚre les failles potentielles du suivi des élevages intensifs :
- Comment une telle situation a-t-elle pu durer plusieurs semaines sans alerte ?
- Les contrĂŽles sont-ils suffisants pour prĂ©venir de tels cas dâabandon ?
- Que dit cette affaire sur le bien-ĂȘtre animal et les conditions de vie dans certains Ă©levages français ?
Pour les associations de protection animale, cet Ă©vĂ©nement est symptomatique dâun systĂšme Ă bout de souffle, oĂč le vivant est parfois relĂ©guĂ© au second plan derriĂšre des logiques Ă©conomiques.
đŹ En conclusion
La dĂ©couverte de centaines de porcs morts dans cet Ă©levage de la Manche choque, interroge et indigne. Alors que les autoritĂ©s assurent que la population ne court aucun danger sanitaire, le sort des animaux reste au cĆur des prĂ©occupations.
LâenquĂȘte devra rĂ©pondre Ă une question essentielle : comment, en 2025, un tel drame peut-il encore se produire en silence ?