Avec près de 10 millions de chiens en France, on pourrait croire que les données physiologiques concernant ces animaux sont bien connues. Et pourtant, une étude publiée le 15 septembre 2025 dans la revue Frontiers in Veterinary Science vient bousculer nos certitudes : la fréquence cardiaque des chiens au repos serait bien plus basse que ce que l’on imaginait jusqu’à présent.
Une découverte qui pourrait avoir des conséquences importantes pour les soins vétérinaires et la manière dont on interprète la santé cardiaque de nos compagnons à quatre pattes.
❤️ Une étude qui fait battre le cœur de la recherche
Pour cette étude, des chercheurs ont analysé les données de plus de 700 chiens de différentes races, tailles et âges, en utilisant des capteurs connectés capables d’enregistrer leur activité cardiaque à domicile, dans un environnement familier et sans stress.
👉 Résultat : la fréquence cardiaque moyenne observée au repos est d’environ 60 battements par minute (bpm) — bien en dessous des 70 à 120 bpm traditionnellement indiqués dans les manuels vétérinaires.
Cette différence s’expliquerait par le fait que la plupart des valeurs de référence ont été établies en milieu clinique, où les chiens, souvent nerveux ou stressés, voient naturellement leur rythme cardiaque augmenter.
🏡 Un cœur plus lent… mais plus “authentique”
En observant les chiens dans leur environnement naturel — à la maison, au calme, parfois en sommeil —, les chercheurs ont pu mesurer le vrai rythme cardiaque de repos.
C’est un peu comme comparer notre pouls en pleine salle d’attente à celui que nous aurions allongés sur le canapé : les conditions changent tout.
💡 L’étude révèle également que :
- Les chiens de petite taille ont un cœur légèrement plus rapide que les grands,
- Les chiots battent plus vite que les adultes,
- Et les chiens âgés voient leur fréquence cardiaque légèrement remonter avec le temps.
🩺 Des implications importantes pour la santé canine
Pourquoi cette découverte est-elle si importante ? Parce qu’elle change notre interprétation des signes vitaux chez le chien.
Lors d’une visite vétérinaire, un chien stressé peut afficher une fréquence cardiaque de 100 bpm, ce qui semblait jusqu’ici dans la norme.
Mais si son rythme réel au repos est plutôt de 60 bpm, cette valeur traduit en réalité une élévation due au stress, et non une mesure représentative de sa santé cardiaque.
Cela pourrait donc :
- Affiner les diagnostics, en distinguant mieux les variations normales des anomalies réelles ;
- Améliorer la prévention des maladies cardiaques, en détectant plus tôt les changements de rythme anormaux ;
- Adapter les traitements ou la surveillance post-opératoire grâce à des mesures plus justes.
🔬 Une révolution pour la médecine vétérinaire
Cette étude illustre un tournant dans la vétérinaire connectée : grâce à la technologie (colliers intelligents, capteurs, suivi continu), il est désormais possible de collecter des données précises sans stresser l’animal.
Ce type de suivi pourrait, à terme, permettre de détecter des problèmes cardiaques jusqu’à plusieurs mois avant l’apparition de symptômes visibles.
En somme, c’est une avancée qui rapproche la médecine vétérinaire de la médecine humaine, où le monitoring à domicile est déjà courant pour certaines pathologies chroniques.
🐕 Ce que les propriétaires doivent retenir
Pas besoin de courir vérifier le pouls de votre chien !
Cette étude ne remet pas en cause les soins actuels, mais elle montre que :
- Les valeurs “normales” varient selon le contexte ;
- Le stress peut fortement influencer les constantes ;
- Et qu’il est toujours utile de surveiller les signes de bien-être ou de fatigue de son animal au quotidien.
Pour les vétérinaires, ces nouvelles données serviront à affiner les interprétations.
Pour les maîtres, elles rappellent que le calme et la sécurité émotionnelle sont aussi bénéfiques pour le cœur que pour la tête. ❤️🐾
📘 En conclusion
Même après des décennies d’observation, nos chiens continuent de nous surprendre.
Savoir que leur cœur bat plus lentement qu’on ne le pensait, c’est non seulement une curiosité scientifique, mais aussi une avancée précieuse pour leur santé.
Parce qu’en comprenant mieux leurs constantes, on apprend à leur offrir des soins plus justes, plus précis et plus respectueux de leur véritable nature.

