Il était l’un des grands absents de nos forêts pendant près d’un siècle. Mais depuis une trentaine d’années, le loup a fait son grand retour en France — pour le plus grand bonheur des défenseurs de la biodiversité, et au désespoir d’une partie du monde agricole.
En mars 2025, un événement rarissime s’est produit : un loup a été aperçu dans les Landes, une première depuis plus de cent ans. Ce n’est plus un cas isolé. L’animal étend progressivement son territoire, du massif alpin à la Bretagne, jusqu’à la Côte d’Azur et même les abords de villes comme Bormes-les-Mimosas.
Mais cette réapparition ne va pas sans heurts. Alors que sa présence redevient presque banale dans certaines régions, le statut du loup en Europe a évolué : en décembre 2024, il est passé de « strictement protégé » à « protégé » dans le cadre de la Convention de Berne. Une nuance juridique lourde de conséquences, qui pourrait affaiblir les mesures de protection dont il bénéficiait jusqu’alors.
Entre fascination et conflit
Pour certains, le loup symbolise le retour du sauvage, de la nature libre et préservée. Pour d’autres — notamment les éleveurs de moutons et de chèvres —, il représente une menace directe, responsable d’attaques et de pertes économiques importantes.
Face à cette dualité, l’émission Envoyé spécial a décidé de partir sur les traces de ce grand prédateur. Le reportage diffusé le 24 avril 2025 donne la parole à tous les acteurs de ce débat houleux : défenseurs du loup, éleveurs en colère, scientifiques, mais aussi braconniers qui, dans l’ombre, prennent les choses en main à leur manière.
Un équilibre encore à trouver
La question aujourd’hui est simple, mais cruciale : comment faire cohabiter durablement le loup et les activités humaines ? Si l’animal n’est plus considéré comme « strictement » menacé, son avenir n’en est pas moins incertain. La tentation de l’abattage illégal existe, les régulations se durcissent, et la tension monte sur le terrain.
Il est impératif de continuer à chercher des solutions : chiens de protection, clôtures renforcées, indemnisations adaptées… La cohabitation est difficile, mais pas impossible. Elle demande volonté politique, moyens financiers et dialogue constant entre les parties concernées.
Et maintenant ?
Le retour du loup interroge notre rapport à la nature : sommes-nous prêts à partager nos territoires avec un prédateur, emblématique mais encombrant ? La réponse ne viendra pas d’un seul camp, mais d’un compromis à construire ensemble, pas à pas… ou plutôt, patte à patte.