🩁 « Faire naĂźtre et abattre » : quand les zoos pratiquent le « culling » sur des animaux en bonne santĂ©

« Faire naßtre et abattre » quand les zoos pratiquent le culling sur des animaux en bonne santé

DerriĂšre les sourires Ă©merveillĂ©s des visiteurs et les allĂ©es fleuries des parcs zoologiques, une rĂ©alitĂ© mĂ©connue soulĂšve des questions Ă©thiques majeures. Chaque annĂ©e, en Europe — et aussi en France — des animaux parfaitement sains sont euthanasiĂ©s dans des zoos. Cette pratique porte un nom : le « culling ».

UtilisĂ©e comme mĂ©thode de gestion des populations animales, cette politique est dĂ©noncĂ©e par de nombreuses associations. En France, elle reste largement mĂ©connue du grand public, mais des cas rĂ©cents — comme l’euthanasie de 205 chauves-souris de Seba cet Ă©tĂ© au zoo de Montpellier — ont relancĂ© le dĂ©bat.


❓ Le « culling », c’est quoi exactement ?

Le terme « culling », d’origine anglaise, dĂ©signe la mise Ă  mort sĂ©lective d’animaux au sein d’une population jugĂ©e « excĂ©dentaire ». Dans le cadre des zoos, cela signifie Ă©liminer des individus en bonne santĂ©, non pas pour des raisons mĂ©dicales, mais :

  • Pour rĂ©guler la taille d’un groupe,
  • Pour Ă©viter la consanguinitĂ©,
  • Ou parce que l’animal est jugĂ© « inutile » sur le plan gĂ©nĂ©tique ou Ă©conomique.

Le « culling » peut concerner toutes les espĂšces : lions, girafes, antilopes, singes, chauves-souris, oiseaux
 mĂȘme des animaux emblĂ©matiques, jeunes et en bonne santĂ©.


⚠ Exemples concrets de culling

  • En 2023, 205 chauves-souris de Seba ont Ă©tĂ© euthanasiĂ©es au zoo de Lunaret (Montpellier). Motif invoquĂ© : un effectif jugĂ© « trop important » par la direction.
  • En 2014, l’euthanasie de Marius, une girafe mĂąle en pleine forme du zoo de Copenhague (Danemark), avait fait grand bruit. Son patrimoine gĂ©nĂ©tique Ă©tait jugĂ© trop « commun ».
  • Des cas d’injection lĂ©tale sur des lionceaux, ou d’inhalation de gaz sur des girafes, ont Ă©galement Ă©tĂ© rapportĂ©s dans plusieurs pays europĂ©ens.

👉 Ces pratiques, bien que lĂ©gales et parfois mĂȘme encadrĂ©es par des protocoles vĂ©tĂ©rinaires stricts, sont de plus en plus critiquĂ©es.


đŸ—Łïž Une indignation croissante

L’association Code Animal a rĂ©cemment lancĂ© une pĂ©tition nationale pour demander l’interdiction du culling dans les zoos français. Leur slogan est percutant : « Faire naĂźtre et abattre, ça suffit. »

Selon eux, ces euthanasies sont la consĂ©quence directe de la logique de reproduction Ă  tout prix, imposĂ©e par la volontĂ© d’attirer les visiteurs :

« Les naissances sont mises en avant pour susciter l’émotion, mais on Ă©vite de parler de ceux qu’on Ă©limine discrĂštement. »

Le problÚme est aussi structurel : les zoos veulent maintenir une activité dynamique, avec des naissances réguliÚres, sans toujours pouvoir assumer la croissance des populations.


đŸ‡«đŸ‡· En France, une pratique discrĂšte mais rĂ©elle

Contrairement Ă  certains pays nordiques oĂč le culling est assumĂ© publiquement, les zoos français communiquent trĂšs peu Ă  ce sujet. Pourtant, selon plusieurs ONG, la pratique est bel et bien prĂ©sente.

Des donnĂ©es fiables manquent, car aucune obligation de transparence n’existe Ă  ce jour concernant :

  • Le nombre d’euthanasies non mĂ©dicales,
  • Les raisons exactes invoquĂ©es,
  • Ou les alternatives explorĂ©es.

Le manque de contrĂŽle et de transparence rend difficile l’évaluation de l’ampleur rĂ©elle du phĂ©nomĂšne.


đŸŸ Existe-t-il des alternatives au culling ?

Oui, plusieurs solutions sont proposées par les associations de protection animale, parmi lesquelles :

  • RĂ©duire les naissances : via des protocoles de contraception animale.
  • CrĂ©er des sanctuaires ou refuges spĂ©cialisĂ©s.
  • Renforcer les Ă©changes entre Ă©tablissements pour Ă©viter les surplus.
  • Investir dans des structures d’accueil non commerciales pour les animaux « excĂ©dentaires ».

Le vrai enjeu, selon les défenseurs des animaux, est de repenser le rÎle des zoos :

Doivent-ils ĂȘtre des lieux de conservation et d’éducation
 ou rester soumis Ă  une logique de rentabilitĂ© et d’attractivitĂ© touristique ?


🔍 Un dilemme Ă©thique

Le culling soulĂšve des questions profondes :

  • Est-il moralement acceptable de faire naĂźtre des animaux juste pour les tuer ensuite ?
  • À qui profitent rĂ©ellement ces naissances ?
  • Peut-on parler de respect de la vie animale si l’on Ă©limine un individu parce qu’il n’est « plus utile » ?

Pour beaucoup, cette logique est antinomique avec la mission éducative et éthique des parcs zoologiques, censés sensibiliser à la préservation des espÚces.


📱 Le mot de la fin

La pratique du culling dans les zoos, encore trop peu connue en France, mĂ©rite un dĂ©bat public transparent. À l’heure oĂč les consciences Ă©voluent, oĂč les animaux sont reconnus comme des ĂȘtres sensibles, peut-on encore accepter qu’un animal soit tuĂ© simplement parce qu’il est « en trop » ?

La protection animale ne peut se résumer à un spectacle. Elle implique aussi de revoir nos modÚles de gestion, pour que les zoos soient, enfin, des sanctuaires de vie
 et non des lieux de mise à mort silencieuse.


💬 Et vous, que pensez-vous du culling dans les zoos ? Pensez-vous que des alternatives devraient ĂȘtre imposĂ©es par la loi ? N’hĂ©sitez pas Ă  rĂ©agir en commentaire. đŸŸ

20/09/2025 10 h 12 min

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