Afrique du Sud : couper les cornes des rhinocéros, une stratégie radicale contre le braconnage

Afrique du Sud couper les cornes des rhinocéros, une stratégie radicale contre le braconnage

C’est une méthode controversée, mais dont l’efficacité semble aujourd’hui indiscutable. En Afrique du Sud, pays qui abrite plus de 80 % de la population mondiale de rhinocéros, les autorités ont adopté ces dernières années une stratégie de “décornage préventif” pour lutter contre la chasse illégale. Résultat : une baisse de près de 80 % du braconnage a été observée dans les zones concernées.


Pourquoi couper les cornes des rhinocéros ?

Le braconnage des rhinocéros est l’un des crimes environnementaux les plus lucratifs au monde. Le kilo de corne de rhinocéros se vend à des prix astronomiques sur le marché noir asiatique, notamment pour ses usages prétendument médicinaux (non fondés scientifiquement) ou comme symbole de statut social.

Pour enrayer cette hémorragie, des réserves sud-africaines ont commencé à retirer volontairement les cornes de leurs rhinocéros vivants. L’objectif est simple : ôter tout intérêt économique aux braconniers, sans nuire à l’animal.

“Un rhinocéros sans corne, c’est un rhinocéros qui a beaucoup moins de chances d’être tué”, expliquent les rangers du parc national Kruger, en première ligne dans cette guerre contre le braconnage.


Une pratique encadrée et sans douleur

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le retrait de la corne est une procédure vétérinaire indolore lorsqu’elle est bien effectuée. La corne est composée de kératine, comme nos ongles, et peut repousser avec le temps.

Les animaux sont endormis pendant l’intervention, qui ne dure qu’une trentaine de minutes. L’équipe sur place en profite souvent pour réaliser un examen de santé complet.


Des résultats encourageants

Depuis la mise en place de cette stratégie dans plusieurs réserves privées et publiques, les chiffres sont frappants :

  • Jusqu’à 80 % de baisse du braconnage dans certaines zones,
  • Une meilleure survie des rhinocéros adultes et juvéniles,
  • Un renforcement des mesures de surveillance et de suivi des animaux.

Ces résultats donnent un peu d’espoir pour le rhinocéros noir, une espèce classée en danger critique d’extinction par l’UICN. Avec moins de 5 000 individus à l’état sauvage, chaque vie sauvée compte.


Les limites d’une solution d’urgence

Si le décornage est efficace à court terme, les experts rappellent qu’il ne s’agit pas d’une solution durable :

  • La corne repousse en quelques années, ce qui nécessite des interventions régulières,
  • Le rhinocéros utilise sa corne pour se défendre, se nourrir ou interagir socialement,
  • Cette méthode ne traite pas le problème à la racine : la demande internationale.

Lutter contre le braconnage : une guerre sur plusieurs fronts

Pour protéger durablement les rhinocéros, les spécialistes insistent sur la nécessité de :

  • Renforcer les lois internationales contre le trafic de faune sauvage,
  • Sensibiliser les consommateurs dans les pays importateurs, notamment en Asie,
  • Soutenir les rangers et les communautés locales, qui sont souvent en première ligne face aux braconniers.

Une espèce à préserver coûte que coûte

Symbole de la faune africaine, le rhinocéros mérite plus que jamais notre protection. Grâce à des mesures audacieuses comme le décornage préventif, couplées à un travail de fond sur les causes du braconnage, l’Afrique du Sud montre qu’il est possible d’agir. Et de gagner du temps précieux pour ces géants menacés.


💬 Que pensez-vous de cette stratégie ? Solution nécessaire ou atteinte au bien-être animal ? Réagissez en commentaire !

06/06/2025 14 h 28 min

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