La grippe aviaire refait parler d’elle en Europe, et les experts tirent la sonnette d’alarme. La maladie, qui touche surtout les oiseaux sauvages mais peut dévaster les élevages, connaît une recrudescence majeure depuis la fin de l’été. Les chiffres recensés, déjà élevés, seraient même en dessous de la réalité.
🌍 Une propagation fulgurante dans l’avifaune sauvage
Selon la plateforme européenne de surveillance ESA, pas moins de 1.173 foyers ont été détectés entre août et novembre dans 26 pays européens.
Les pays les plus touchés sont :
- 🇩🇪 Allemagne : 578 foyers,
- 🇬🇧 Royaume-Uni : 182 foyers,
- 🇫🇷 France : 116 foyers.
Ces chiffres, déjà impressionnants, seraient sous-estimés selon les spécialistes.
Pour Jean-Luc Guérin, professeur à l’École vétérinaire de Toulouse et chercheur à l’Inrae, « la situation est très préoccupante dans l’avifaune sauvage ».
La maladie circule activement parmi les oiseaux migrateurs et sédentaires, augmentant le risque de diffusion dans les zones humides, littorales ou agricoles.
🐔 Les élevages touchés à leur tour
Après les oiseaux sauvages, ce sont désormais les élevages qui subissent les conséquences de la résurgence du virus.
- 168 foyers ont été détectés dans les exploitations européennes.
- L’Allemagne est à nouveau en première ligne, avec 1,5 million d’animaux morts ou abattus pour contenir la propagation.
Face à la situation, plusieurs pays ont pris des mesures strictes :
- 🇫🇷 France : confinement des volailles de plein air,
- 🇪🇸 Espagne : mesures similaires,
- 🇬🇧 Royaume-Uni : renforcement du confinement et des contrôles sanitaires.
En France, c’est la Vendée qui inquiète le plus : une dizaine de foyers récents y ont été déclarés. Cette concentration géographique accroît le risque de diffusion.
⚠️ Un risque élevé entre fermes
Jean-Luc Guérin rappelle un point crucial :
« Lorsqu’il y a une introduction par la faune sauvage, le risque de propagation entre fermes est très élevé. »
La raison ? Une combinaison de facteurs :
- la densité importante d’élevages dans certaines régions,
- les déplacements de matériel, animaux ou personnes,
- la survie du virus dans l’environnement, en particulier en période froide et humide.
La priorité reste donc de détecter rapidement les foyers et de renforcer les mesures de biosécurité, essentielles pour limiter les transmissions d’exploitation à exploitation.
🐾 Un enjeu majeur pour la faune et les éleveurs
Entre les pertes économiques, la souffrance animale et les impacts écologiques, cette nouvelle vague de grippe aviaire met à rude épreuve l’ensemble de la filière avicole et la biodiversité européenne.
La surveillance de la faune sauvage, la prévention dans les élevages et l’adaptation des pratiques agricoles restent les meilleurs leviers pour éviter une crise encore plus grave.

