
Non ! Pas selon l’association Paris Animaux Zoopolis, qui accuse la municipalité de Côtes-d’Armor de mener une « gestion opaque » de ces volatiles. L’association, qui milite pour la protection des animaux en milieu urbain, a demandé à la ville de lui communiquer les documents administratifs relatifs à sa politique de régulation des populations de pigeons. Elle affirme n’avoir reçu aucune réponse depuis janvier 2022 et menace de saisir le tribunal administratif.
L’association soupçonne la ville de recourir à des pratiques « maltraitantes » et « inefficaces », comme la capture et l’euthanasie des pigeons, ou l’utilisation de produits répulsifs. Elle préconise plutôt l’installation de pigeonniers contraceptifs, qui permettent de contrôler la reproduction des oiseaux tout en leur offrant un abri et une alimentation adaptée. Selon l’association, cette méthode est plus respectueuse du bien-être animal et plus efficace à long terme pour réduire les nuisances liées aux pigeons.
La ville de Saint-Brieuc, de son côté, se défend de toute maltraitance envers les pigeons. Elle affirme avoir installé trois pigeonniers contraceptifs depuis 2018, rue du Colombier, rue Saint-Guillaume et rue du Général-Leclerc. Elle indique également avoir recours à des sociétés spécialisées pour capturer les pigeons dans le respect de la réglementation en vigueur. Elle assure enfin être attentive aux demandes des habitants et des commerçants, qui se plaignent parfois des déjections et des nuisances sonores causées par les pigeons.
Le conflit entre l’association et la ville illustre la difficulté de concilier les intérêts des humains et des animaux dans l’espace urbain. Les pigeons sont souvent considérés comme des « rats volants », porteurs de maladies et de parasites, alors qu’ils sont aussi des êtres sensibles et intelligents, capables de reconnaître les visages humains et de s’adapter à leur environnement. Les pigeons font partie du paysage urbain depuis des siècles et contribuent à la biodiversité. Ils méritent donc d’être traités avec respect et compassion.
Les méthodes de régulation des populations de pigeons
Les méthodes de régulation des populations de pigeons sont diverses et varient selon les objectifs, les moyens et les principes éthiques des acteurs impliqués. Parmi les méthodes les plus courantes, on peut distinguer :
- Les méthodes létales, qui visent à réduire le nombre de pigeons par la capture et l’élimination des individus. Ces méthodes sont souvent critiquées pour leur cruauté envers les animaux et leur inefficacité à long terme, car elles ne traitent pas la cause du problème, qui est la disponibilité de la nourriture et des sites de nidification. Les méthodes létales comprennent :
- Le gazage, qui consiste à capturer les pigeons dans des cages et à les exposer à un gaz asphyxiant, comme le dioxyde de carbone. Cette méthode est pratiquée par certaines villes françaises, comme Marseille ou Toulouse.
- Le tir, qui consiste à abattre les pigeons avec des armes à feu ou des arcs. Cette méthode est autorisée par certaines préfectures sous certaines conditions, comme la présence d’un risque sanitaire ou la protection du patrimoine.
- La stérilisation chirurgicale, qui consiste à capturer les pigeons et à leur retirer chirurgicalement les organes reproducteurs. Cette méthode est pratiquée par certaines villes françaises, comme Marseille ou Nice. Elle pose des problèmes éthiques et sanitaires, car elle provoque une souffrance inutile aux animaux et peut entraîner des complications post-opératoires.
- Les méthodes non létales, qui visent à limiter la reproduction ou l’installation des pigeons sans leur causer de dommages irréversibles. Ces méthodes sont généralement plus respectueuses du bien-être animal et plus durables, car elles s’adaptent aux besoins des pigeons tout en réduisant les nuisances qu’ils peuvent occasionner. Les méthodes non létales comprennent :
- Les pigeonniers contraceptifs, qui consistent à installer des abris où les pigeons peuvent se nourrir et se reproduire, mais dont les œufs sont régulièrement remplacés par des œufs factices. Cette méthode permet de contrôler la population de pigeons tout en leur offrant des conditions de vie décentes. Elle est utilisée par certaines villes françaises, comme Paris ou Lyon.
- Le maïs contraceptif, qui consiste à distribuer aux pigeons une alimentation contenant un produit qui inhibe leur fertilité. Cette méthode permet de réduire la reproduction des pigeons sans leur causer de souffrance ni d’effets secondaires. Elle est expérimentée par certaines villes françaises, comme Strasbourg ou Montpellier.
- L’effarouchement, qui consiste à utiliser des moyens sonores ou visuels pour dissuader les pigeons de s’installer dans certains endroits. Cette méthode peut être efficace si elle est combinée avec d’autres mesures, comme l’élagage des arbres ou le calfeutrage des brèches. Elle peut faire appel à des dispositifs artificiels, comme des ultrasons ou des hologrammes, ou à des prédateurs naturels, comme des rapaces.
Ces méthodes ne sont pas exhaustives ni exclusives. Elles peuvent être complétées ou combinées selon les situations et les besoins. L’essentiel est de trouver un équilibre entre le respect des pigeons et la préservation du cadre de vie humain.
Les avantages et inconvénients des pigeonniers contraceptifs
Les pigeonniers contraceptifs sont des structures qui permettent de contrôler la reproduction des pigeons en milieu urbain, en remplaçant régulièrement leurs œufs par des œufs factices ou stérilisés. Les avantages et les inconvénients de cette méthode sont les suivants :
- Les avantages :
- Elle est respectueuse du bien-être animal, car elle ne cause pas de souffrance ni de stress aux pigeons, contrairement aux méthodes létales comme le gazage ou le tir.
- Elle est efficace à long terme, car elle stabilise la population de pigeons et réduit les nuisances qu’ils peuvent occasionner, comme les déjections ou les maladies.
- Elle est écologique, car elle préserve la biodiversité et le rôle des pigeons dans l’écosystème urbain.
- Elle est économique, car elle évite les coûts liés à la dégradation du patrimoine ou à la santé publique.
- Les inconvénients :
- Elle nécessite un investissement initial pour l’achat et l’installation des pigeonniers, ainsi qu’un entretien régulier pour la maintenance et la gestion des œufs.
- Elle dépend de la coopération des habitants et des commerçants, qui doivent éviter de nourrir les pigeons ou de leur offrir des sites de nidification alternatifs.
- Elle peut être insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’autres mesures, comme l’effarouchement ou l’éducation.