Le 17 mai, un manifeste publié par la Fédération nationale des chasseurs (FNC) a fait bondir le monde de la protection animale. Ce document, qui réclame entre autres que la chasse soit reconnue comme une activité d’intérêt général et classée patrimoine immatériel de l’Unesco, a été qualifié de « comble de l’indécence » par Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
📢 Un manifeste qui provoque l’indignation
Sur franceinfo, Allain Bougrain-Dubourg n’a pas mâché ses mots :
« Quand j’ai vu ce manifeste, j’ai cru que c’était un gag façon Donald Trump. »
Derrière la forme provocatrice, le fond du texte inquiète : selon lui, ce manifeste bafoue le droit et ignore les données scientifiques sur la biodiversité.
⚖️ Le droit et la science ignorés
Le président de la LPO rappelle que de nombreuses pratiques de chasse, notamment les chasses traditionnelles, ont été déclarées illégales par le Conseil d’État ou des tribunaux administratifs. Les ignorer dans un manifeste censé défendre une activité respectueuse des lois relève, selon lui, de la pure provocation.
Il cite un exemple frappant : celui de l’ortolan, un petit oiseau migrateur protégé. Sa population a chuté de 80 % en quelques décennies, mais il reste toujours braconné pour être vendu illégalement — parfois entre 100 et 150 euros l’oiseau.
« Derrière tout cela, c’est du business », dénonce-t-il.
🧠 Le respect du vivant gagne du terrain
Ce manifeste semble en décalage total avec l’évolution des mentalités. La conscience collective évolue vers une meilleure reconnaissance du vivant, du bien-être animal, et de la nécessité de protéger la biodiversité.
« Non, l’avenir ne ressemble pas à ça », insiste Bougrain-Dubourg.
En tentant d’imposer une vision archaïque, la FNC se décrédibilise, estime-t-il.
« Les chasseurs se tirent une balle dans le pied. »
🕊️ Tous les chasseurs ne sont pas à mettre dans le même sac
Dans un souci de nuance, le président de la LPO reconnaît que tous les chasseurs ne partagent pas cette ligne dure :
« J’en connais certains, et on travaille avec eux. Je crois qu’ils ont vraiment honte d’une démarche démagogique et surréaliste de cette nature. »
Des collaborations sont même possibles entre protecteurs de la nature et chasseurs raisonnés, notamment dans des projets de préservation des milieux.
🌍 Et si on redéfinissait l’intérêt général ?
La véritable question posée ici est peut-être celle-ci : qu’est-ce que l’intérêt général en 2025 ?
Est-ce perpétuer des pratiques de loisir aux impacts négatifs sur la faune sauvage, ou préserver le vivant pour les générations futures ?
L’époque n’est plus aux slogans d’un autre temps, mais à l’action éclairée par la science et la conscience.
📝 Pour aller plus loin :
- En savoir plus sur la situation des ortolans : lpo.fr
- Lire le communiqué officiel de la Fédération nationale des chasseurs
- Soutenir les actions de terrain pour la biodiversité en France

