Un foyer d’anémie infectieuse équine (AIE), parfois surnommée à tort « peste équine », a été détecté début avril dans le nord du Var. Cette maladie virale rare mais hautement contagieuse chez les équidés a entraîné l’euthanasie de trois chevaux partageant le même pâturage, dans le but de contenir toute propagation.
Une contamination rapide et un risque élevé de transmission
Tout commence le 10 avril, avec le diagnostic positif d’un cheval de 12 ans. L’animal présentait des signes cliniques pouvant évoquer une infection virale. Suite à ce premier cas, les autorités sanitaires ont procédé à des tests sur les autres chevaux partageant le même environnement. Deux autres équidés se sont révélés porteurs du virus, bien qu’asymptomatiques.
Face à la gravité de la maladie et à l’absence de traitement curatif, les trois chevaux contaminés ont été euthanasiés, une mesure drastique mais indispensable pour prévenir la diffusion du virus à d’autres chevaux.
Qu’est-ce que l’anémie infectieuse équine ?
L’anémie infectieuse équine est une maladie virale chronique causée par un lentivirus de la famille des rétrovirus, similaire à celui du VIH chez l’humain, mais spécifique aux équidés. Elle affecte chevaux, ânes et mulets, sans jamais toucher l’homme.
La maladie peut se manifester sous plusieurs formes :
- Aiguë : fièvre, abattement, œdèmes, hémorragies ponctuées et parfois mort subite.
- Chronique : épisodes de fièvre récurrents, amaigrissement, anémie persistante.
- Latente : le cheval peut ne présenter aucun symptôme tout en étant porteur et contagieux.
La transmission se fait principalement par le sang, souvent via des piqûres d’insectes hématophages comme les taons, ou par l’utilisation de matériel souillé (aiguilles, instruments vétérinaires, etc.).
Une réponse rapide des autorités
La préfecture du Var a réagi immédiatement après la confirmation du foyer. Une enquête épidémiologique a été lancée pour retracer les mouvements des chevaux et les éventuels contacts avec d’autres élevages.
Les autres chevaux présents dans le pâturage, tous testés négatifs, ont été placés sous surveillance clinique et sérologique pour une durée de trois mois. Durant cette période, ils seront suivis de près afin de détecter toute évolution suspecte ou apparition tardive de symptômes.
Une maladie sans danger pour l’homme, mais redoutable pour les élevages
Il est important de rappeler que l’anémie infectieuse équine ne présente aucun risque pour la santé humaine. En revanche, pour les éleveurs, cette maladie représente une véritable menace économique et sanitaire, notamment en raison des restrictions de mouvement, des mises en quarantaine et de l’obligation d’euthanasie des animaux positifs.
Prévention : la clé pour éviter les foyers
Dans l’attente d’un traitement ou d’un vaccin, la prévention reste le meilleur rempart contre cette maladie. Elle passe par :
- Une hygiène rigoureuse du matériel vétérinaire,
- La désinfection régulière des installations,
- Une surveillance accrue des animaux,
- Des contrôles sérologiques réguliers, notamment lors de déplacements ou d’introduction d’un nouvel équidé dans un cheptel.
La vigilance reste de mise, d’autant plus que l’AIE peut rester silencieuse pendant des mois. Une détection précoce permet non seulement de limiter les pertes, mais surtout de préserver les élevages sains.