
L’élevage de cerfs de Courbeveille, dans le département de la Mayenne, est un élevage familial qui existe depuis 1992. Il compte environ 60 biches qui donnent naissance à un faon chaque année. Les cerfs sont élevés en plein air, sur 19 hectares de prairies, et se nourrissent d’herbe, de luzerne et d’orge. La viande de cerf est vendue à la boucherie de Cossé-le-Vivien, tenue par le fils du fondateur de l’élevage.
En décembre 2023, l’élevage de cerfs a été ciblé par l’association de défense des animaux L214, qui a diffusé une vidéo montrant des conditions de vie déplorables pour les animaux. Selon L214, les cerfs sont entassés dans des enclos boueux, sans abri ni eau potable, et subissent des mutilations sans anesthésie. L’association a porté plainte contre l’éleveur pour maltraitance et abandon d’animaux.
La préfecture de la Mayenne a réagi en affirmant que l’élevage de cerfs respectait la réglementation en vigueur. Elle a indiqué que les services vétérinaires avaient effectué plusieurs contrôles sur le site, sans constater d’infraction ni de manquement au bien-être animal. Elle a également précisé que les images diffusées par L214 dataient de 2022 et ne reflétaient pas la situation actuelle de l’élevage.
L’élevage de cerfs de Courbeveille est donc au cœur d’une polémique entre L214 et les autorités, qui opposent des visions différentes du respect des animaux et de la production de viande. L’éleveur, de son côté, se dit victime d’une campagne de dénigrement et affirme que ses cerfs sont bien traités.
L214
L214 est une association française de défense des animaux utilisés comme ressources alimentaires (viande, lait, œufs, poissons). Elle mène des enquêtes sur les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux, et sensibilise le public à la question du bien-être animal et de l’alimentation végétale. Son nom fait référence à l’article L214-1 du Code rural, qui reconnaît les animaux comme des êtres sensibles.
Les actions menées par L214
L214 mène plusieurs actions pour défendre les animaux utilisés comme ressources alimentaires. Parmi ces actions, on peut citer :
- Des enquêtes sur les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux, qui sont diffusées sur les réseaux sociaux, les médias ou lors de projections publiques. Ces enquêtes visent à dénoncer les pratiques cruelles et illégales, et à sensibiliser le public à la réalité de l’exploitation animale.
- Des campagnes de plaidoyer auprès des décideurs politiques, des entreprises ou des institutions, pour demander des réformes législatives ou réglementaires en faveur du bien-être animal. Par exemple, L214 a obtenu l’interdiction du broyage des poussins mâles et du gazage des canetons femelles en France, ou la fin de l’élevage de visons pour la fourrure en Europe.
- Des actions de rue, des manifestations, des stands d’information ou des dégustations, pour informer le public sur la situation des animaux et les alternatives végétales. L214 organise notamment la Journée mondiale pour la fin du spécisme, le Veggie Challenge ou le Veggie World.
- Des actions en justice, pour porter plainte contre les élevages, les abattoirs ou les transporteurs qui ne respectent pas la loi ou qui maltraitent les animaux. L214 a ainsi obtenu plusieurs condamnations pénales ou administratives contre des acteurs de la filière viande.
- Des actions de soutien aux lanceurs d’alerte, aux réfugiés ou aux prisonniers politiques, qui sont persécutés pour avoir dénoncé ou combattu l’exploitation animale. L214 apporte son aide financière, juridique ou morale à ces personnes, qui sont souvent menacées ou emprisonnées.