C’est une première dans les Alpes-de-Haute-Provence : la présence du chacal doré a été officiellement confirmée par l’Office français de la biodiversité (OFB). Filmé en avril sur la commune de Castellane, ce canidé méconnu poursuit son expansion discrète mais régulière dans l’Hexagone.
Un visiteur inattendu… mais pas vraiment une surprise
Originaire d’Europe de l’Est et d’Asie, le chacal doré (Canis aureus) est en pleine expansion vers l’ouest depuis plusieurs décennies. Observé pour la première fois en France en 2017 dans le Doubs, il semble désormais s’installer durablement sur notre territoire. La confirmation récente dans les Alpes-de-Haute-Provence marque une nouvelle étape dans sa progression.
Ce n’est d’ailleurs pas une arrivée accidentelle : le chacal doré suit un phénomène d’expansion naturelle, favorisé par le réchauffement climatique, la diminution des grands prédateurs, et l’abondance de nourriture en milieu rural et périurbain.
Un animal discret, entre renard et loup
À mi-chemin entre le renard et le loup, le chacal doré mesure environ 60 cm au garrot et pèse entre 8 et 15 kg. Son pelage fauve et sa silhouette élancée peuvent prêter à confusion. Il est souvent confondu avec un gros renard ou un loup juvénile, ce qui rend son observation plus complexe.
Mais contrairement au loup, il ne vit pas en meute. Le chacal doré est un animal plutôt discret et opportuniste, qui évite généralement le contact avec l’humain. Il s’adapte facilement à différents environnements, y compris les zones agricoles ou les abords de villages.
Un nouvel acteur de la biodiversité
Sa présence soulève naturellement de nombreuses questions : Faut-il s’en inquiéter ? Va-t-il menacer la faune locale ? Pour les spécialistes, la réponse est nuancée. Le chacal doré n’est pas considéré comme une espèce invasive ni dangereuse. Il joue même un rôle de régulateur, en se nourrissant de petits rongeurs, d’insectes, de fruits, voire de charognes.
Toutefois, comme tout nouvel arrivant dans un écosystème, il mérite une observation attentive. Son impact sur la biodiversité locale, la faune domestique ou l’agriculture devra être suivi de près dans les années à venir.
Vers une cohabitation à inventer
L’arrivée du chacal doré en France s’ajoute à une tendance plus large : le retour ou l’arrivée de grands mammifères sauvages sur le territoire, qu’il s’agisse du lynx, du loup, ou encore du castor. Ces évolutions nécessitent une adaptation des politiques de gestion de la faune et une meilleure sensibilisation du public.
L’Office français de la biodiversité insiste d’ailleurs sur la nécessité de ne pas céder à la peur ou aux idées reçues. « Le chacal doré n’est pas un danger pour l’homme. Il faut simplement apprendre à le reconnaître, à l’observer, et à intégrer sa présence dans notre rapport à la nature », explique un expert de l’OFB.
En résumé
Le chacal doré est désormais officiellement présent dans les Alpes-de-Haute-Provence. Silencieux, adaptable et encore largement méconnu du grand public, ce nouveau venu dans la faune française marque une étape importante dans l’évolution de notre biodiversité. Il nous rappelle aussi que la nature est en mouvement permanent… et que nous devons l’être aussi.