Une nouvelle vidéo bouleversante, diffusée début mai par l’ONG canadienne TideBreakers, remet sous les projecteurs la situation critique des cétacés encore présents au Marineland d’Antibes. Filmées par drone, les images montrent des orques et des dauphins tournant en rond dans des bassins à l’abandon, visiblement marqués par le temps et envahis d’algues. Une scène qui a choqué de nombreux internautes et relancé la polémique autour de l’avenir de ces animaux marins depuis la fermeture définitive du parc au public, le 5 janvier dernier.
Des images inquiétantes
La vidéo montre Wikie, une orque de 24 ans, et son fils Keijo, âgé de 11 ans, nageant en cercle dans leur bassin, visiblement inoccupés et isolés. À proximité, une douzaine de dauphins semblent eux aussi évoluer dans un environnement dégradé, aux parois verdâtres, sans aucune activité ni interaction apparente. Le contraste est saisissant avec les allées désertes du parc, autrefois bruyantes et animées, désormais vides et silencieuses.
L’ONG TideBreakers, à l’origine de la diffusion de ces images, alerte : « Le temps presse ! ». Selon elle, les animaux seraient maintenus dans des conditions préoccupantes, en attente d’une solution de relocalisation qui tarde à se concrétiser à cause d’un veto espagnol à leur transfert.
La direction se défend
Contactée par l’AFP, la direction du Marineland a tenu à rassurer. Selon elle, les bassins des orques et des dauphins continuent d’être « entretenus avec soin » et une cinquantaine de salariés seraient toujours mobilisés pour assurer le bien-être des animaux. Les algues visibles sur les bords des bassins seraient un phénomène saisonnier « tout à fait normal ».
Mais les explications du parc peinent à apaiser les inquiétudes. Sur les réseaux sociaux, les images ont suscité une vague d’indignation. Certains internautes accusent même le parc d’abandon pur et simple. La direction, de son côté, dénonce des propos diffamatoires et affirme que certains de ses salariés ont reçu des menaces de mort depuis la diffusion de la vidéo.
Un avenir incertain pour les cétacés
Ce nouvel épisode remet en lumière le dilemme complexe du maintien en captivité des cétacés en France. Si les spectacles ont été progressivement interdits et que les transferts vers des sanctuaires marins sont encouragés, la réalité logistique et politique de ces relocalisations reste délicate. Le refus espagnol de recevoir les cétacés du Marineland a mis à l’arrêt les espoirs de transfert, plongeant ces animaux dans un flou total.
Alors que les orques et dauphins du Marineland attendent une décision qui pourrait enfin leur offrir une vie plus digne, la pression des associations et du public continue de monter. Cette affaire soulève une fois de plus la question fondamentale : que devons-nous à ces êtres sensibles, captifs depuis des décennies au nom du divertissement ?