Un jeune homme de 24 ans a comparu devant le tribunal de Libourne, en Gironde, le 2 avril 2025, pour avoir capturé un total de 269 hérissons entre 2020 et 2024. L’objectif du prévenu était de créer des vidéos sensationnelles pour TikTok dans l’espoir de « faire le buzz » et d’attirer l’attention sur les réseaux sociaux. Cette affaire a mis en lumière les dérives possibles liées à l’exploitation des animaux sauvages à des fins de divertissement en ligne, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour la faune.
Méthode de capture et exposition sur les réseaux sociaux
L’homme, originaire de la région de Bergerac en Dordogne, avait organisé des chasses à l’aide de ses chiens pour capturer les hérissons. Une fois capturés, ces derniers étaient enfermés dans des cages, où le prévenu les photographiait et réalisait des vidéos. Ces contenus étaient ensuite partagés sur son compte TikTok dans le but d’attirer des vues et de susciter des réactions sur le réseau social.
Les vidéos et photos ont rapidement attiré l’attention des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), qui ont pris connaissance de ces agissements grâce à un signalement. En raison de la nature de ces actes, les autorités ont ouvert une enquête.
Réactions des associations de protection animale
Devant le tribunal, le prévenu a exprimé des regrets et a reconnu que ses actions n’étaient « plus drôles » maintenant qu’il faisait face à des conséquences légales. Il a semblé comprendre la gravité de la situation et de l’impact de ses actes sur la faune locale. Cependant, les associations de protection des animaux, dont la Sepanso (Société pour l’étude et la protection de la nature en Aquitaine), ont exprimé une vive indignation. L’avocat de l’association a qualifié de « délirant » le comportement du jeune homme, en soulignant l’inadmissibilité d’une telle exposition publique d’actes aussi destructeurs pour les animaux sauvages.
Les défenseurs des animaux ont insisté sur le fait que les hérissons sont une espèce protégée, et leur capture illégale met en danger leur survie. Ils ont également dénoncé le phénomène croissant de « chasse aux likes » sur les réseaux sociaux, où des individus, souvent jeunes, recourent à des pratiques nuisibles pour obtenir de la visibilité en ligne.
Conséquences légales et prochaines étapes
Le prévenu faisait face à plusieurs chefs d’accusation, notamment pour « enlèvement ou capture illicite », « détention illicite » et « transport illicite » d’animaux sauvages. Le parquet a requis contre lui 210 heures de travaux d’intérêt général et une amende de 300 euros. Le tribunal de Libourne a indiqué qu’il rendrait son jugement final le 21 mai 2025.
Cette affaire est d’autant plus significative qu’elle soulève des questions sur les dangers de l’exploitation des animaux à des fins de divertissement sur les réseaux sociaux. Elle met également en lumière l’importance de respecter la législation sur la protection de la faune et de prendre des mesures contre ceux qui violent ces lois pour obtenir des récompenses immédiates, telles que l’attention en ligne.
En conclusion ce procès illustre les risques croissants associés à la « chasse au buzz » sur Internet, où des actes nuisibles peuvent être commis simplement pour obtenir des vues et des abonnés. Il rappelle l’importance de préserver la biodiversité et de prendre conscience des responsabilités que chacun a, en tant qu’individu, dans la protection des espèces animales.