
La ménopause est un phénomène biologique qui consiste à l’arrêt de la production d’hormones reproductives chez les femelles de certaines espèces. On pensait jusqu’à récemment que seuls les humains et quelques cétacés, comme les orques ou les narvals, connaissaient la ménopause. Mais une nouvelle étude, publiée dans la revue Science, a révélé que les femelles chimpanzés vivent aussi une partie de leur vie adulte sans pouvoir se reproduire.
Les chercheurs ont suivi pendant plus de 20 ans une population de 185 femelles chimpanzés dans le parc national de Kibale, en Ouganda. Ils ont mesuré leur taux de fertilité, de mortalité et d’hormones reproductives. Ils ont constaté que les femelles chimpanzés cessent en moyenne de se reproduire à l’âge de 43 ans, et qu’elles vivent ensuite environ 20% de leur vie adulte sans progéniture. Ce taux est légèrement inférieur à celui des femmes humaines, qui vivent en moyenne 30% de leur vie adulte après la ménopause.
Les raisons évolutives de la ménopause restent mystérieuses. Certains scientifiques ont avancé l’hypothèse du rôle de la “grand-mère”, selon laquelle les femelles qui ne peuvent plus se reproduire consacrent plus de temps et d’énergie à aider leurs petits-enfants à survivre et à se reproduire à leur tour. Mais cette hypothèse ne semble pas s’appliquer aux chimpanzés, qui ont des liens familiaux moins étroits que les humains ou les cétacés. Selon Brian Wood, l’un des auteurs de l’étude, la ménopause pourrait plutôt servir à réduire la concurrence entre femelles âgées et plus jeunes. En effet, les femelles chimpanzés qui rejoignent un nouveau groupe ont des liens sociaux faibles au début, mais ils se renforcent avec le temps à mesure qu’elles se reproduisent et transmettent leurs gènes. Plus tard, cet impératif s’estompe et les femelles âgées peuvent se concentrer sur leur survie personnelle.
L’étude montre que la ménopause n’est pas un phénomène exclusif aux humains et aux cétacés, mais qu’elle existe aussi chez les chimpanzés, nos plus proches cousins dans le règne animal. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre l’origine et la fonction de la ménopause dans l’évolution des espèces.
Pour étudier la ménopause chez les animaux sauvages, les scientifiques utilisent différentes méthodes, selon les espèces et les conditions. Voici quelques exemples :
- Chez les femelles chimpanzés, les scientifiques ont suivi pendant plus de 20 ans une population de 185 individus dans le parc national de Kibale, en Ouganda. Ils ont mesuré leur taux de fertilité, de mortalité et d’hormones reproductives à partir de données comportementales et d’échantillons d’urine. Ils ont ainsi pu déterminer le temps moyen de la vie adulte passé après avoir perdu une capacité reproductrice, et comparer les résultats avec ceux des femmes humaines.
- Chez les cétacés, comme les orques, les bélugas ou les narvals, les scientifiques ont recours à des techniques non invasives, comme l’observation visuelle, l’analyse génétique ou l’échographie. Ils peuvent ainsi identifier les femelles ménopausées, évaluer leur âge et leur statut social, et étudier leur rôle dans le groupe. Ils peuvent aussi comparer les différentes espèces de cétacés entre elles, et avec les humains, pour comprendre les facteurs évolutifs de la ménopause.
La ménopause est donc un phénomène complexe et fascinant, qui nécessite des approches multidisciplinaires et des suivis à long terme pour être mieux compris.
il existe d’autres animaux qui connaissent la ménopause, en plus des humains et des chimpanzés. Il s’agit principalement de certaines espèces de cétacés, comme les orques, les globicéphales, les narvals et les bélugas. Ces animaux marins vivent également une partie de leur vie adulte sans pouvoir se reproduire, et peuvent ainsi consacrer plus de temps et d’énergie à leur famille et à leur groupe. La ménopause est donc un phénomène rare mais pas unique dans le règne animal.