L’État autorise l’abattage de 192 loups en 2025

L'État autorise l'abattage de 192 loups en 2025

En 2025, l’État français a fixé à 192 le nombre maximum de loups pouvant être abattus sur le territoire national. Cette décision, destinée à concilier la protection de cette espèce protégée et les besoins des éleveurs, suscite des réactions mitigées. Si elle marque une augmentation par rapport aux quotas des années précédentes, elle est jugée insuffisante par les syndicats agricoles, tandis que les défenseurs de la biodiversité s’inquiètent de son impact sur la survie de l’espèce.

Une population de loups en augmentation

La population de loups en France continue de croître, avec une estimation d’environ 1 200 individus en 2024. Essentiellement présents dans les Alpes, les loups ont progressivement colonisé d’autres régions, provoquant des tensions croissantes dans les zones d’élevage.

Les autorités justifient ce quota par la nécessité de limiter les prédations sur les troupeaux. En 2024, plus de 12 000 attaques de loups ont été recensées, entraînant la mort de 30 000 animaux d’élevage, principalement des moutons.

Des éleveurs insatisfaits

Les syndicats agricoles, comme la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), jugent ce quota largement insuffisant pour répondre à la réalité du terrain. Selon eux :

  • Les attaques continuent d’augmenter malgré les mesures de protection (clôtures, chiens de garde, surveillance renforcée).
  • Les indemnisations ne couvrent pas les pertes économiques et psychologiques liées à la prédation.
  • Un abattage plus important serait nécessaire pour garantir la pérennité des élevages en zones sensibles.

De leur côté, certains éleveurs estiment que la politique actuelle les place dans une situation d’impuissance face à la pression du loup, tout en les rendant responsables de la coexistence avec ce prédateur.

Les défenseurs de la faune montent au créneau

Les associations environnementales, comme France Nature Environnement et FERUS, dénoncent une décision excessive qui menace le fragile équilibre entre la préservation de l’espèce et la gestion des conflits :

  • Le loup est une espèce protégée par la directive européenne « Habitats ». Les quotas d’abattage risquent de freiner sa dynamique de recolonisation naturelle.
  • Ils soulignent que les loups jouent un rôle clé dans la régulation des écosystèmes, en contrôlant les populations d’herbivores sauvages.
  • Ces organisations appellent à renforcer les mesures non létales, comme l’amélioration des moyens de protection des troupeaux, plutôt qu’à augmenter les abattages.

Un équilibre difficile à trouver

Le débat illustre les tensions entre la préservation de la biodiversité et les impératifs économiques des zones rurales. Si l’État cherche à ménager les deux camps, les solutions restent insuffisantes pour apaiser le conflit :

  • Pour les éleveurs : Les abattages sont perçus comme un outil incontournable pour limiter les attaques et protéger leurs moyens de subsistance.
  • Pour les écologistes : Ils rappellent que la cohabitation avec les loups est possible, à condition d’investir davantage dans des solutions innovantes et de long terme.

Les enjeux pour l’avenir

Pour sortir de cette impasse, plusieurs pistes sont envisagées :

  1. Améliorer les dispositifs de protection des troupeaux : Financer davantage les clôtures, les chiens de berger, et les technologies de surveillance.
  2. Favoriser la cohabitation : Mener des campagnes de sensibilisation pour promouvoir une coexistence pacifique entre loups et éleveurs.
  3. Renforcer la recherche : Mieux comprendre les comportements des loups et leur impact réel sur les troupeaux.
  4. Réexaminer les quotas : Évaluer régulièrement leur pertinence en fonction de l’évolution des populations et des dégâts.

La décision d’autoriser l’abattage de 192 loups en 2025 reflète les tensions persistantes entre conservation et pastoralisme. Si elle ne satisfait pleinement ni les éleveurs ni les écologistes, elle souligne l’urgence d’une gestion équilibrée et durable pour préserver à la fois le patrimoine naturel et les activités humaines.

01/01/2025 18 h 18 min

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