Dans le parc de l’Orangerie, à Strasbourg (Bas-Rhin), un arbre gravement endommagé devait être abattu. Mais deux locataires inattendus lui offrent un sursis : des cigognes y ont fait leur nid en pleine période de reproduction, rendant toute intervention impossible pour l’instant.
Le parc de l’Orangerie, lieu emblématique de Strasbourg où les cigognes sont reines, voit l’un de ses arbres centenaires bénéficier d’un sursis inespéré. Alors que sa coupe était programmée en raison de son mauvais état, deux cigognes ont choisi ses branches pour y construire leur nid. Une installation qui change la donne : la législation protégeant ces oiseaux durant la période de reproduction, toute action sur l’arbre est suspendue.
Les touristes saluent la décision
Pour de nombreux visiteurs, cette trêve est une bonne nouvelle. « Les cigognes étaient probablement là avant nous. C’est leur endroit, leur nid, leur arbre. Nous devons respecter cela », estime une touriste berlinoise, interrogée par BFM Alsace. Un avis partagé par Émilie, venue des États-Unis : « Si l’arbre protège leur nid, alors n’y touchons pas ».
Une opération de déplacement délicate
Certains riverains, en revanche, sont plus partagés. Nicolas, habitant de Strasbourg, s’interroge sur la possibilité de déplacer le nid, afin de permettre l’abattage de l’arbre dans les meilleurs délais. Mais cette opération, bien que théoriquement réalisable, est particulièrement complexe.
« Il faut creuser un trou de deux mètres de profondeur, y installer un poteau de plus de dix mètres, et y fixer un panier en hauteur pour y transférer le nid. C’est une manœuvre délicate », explique Dominique Klein, président de l’association Cigognes du Grand Est.
Patience jusqu’en septembre
En attendant, un périmètre de sécurité a été mis en place autour de l’arbre, ce qui perturbe quelque peu la promenade de certains visiteurs. Mais pour les défenseurs de la biodiversité, il s’agit d’un petit désagrément temporaire pour un grand geste envers la nature.
La période de reproduction des cigognes s’étalant jusqu’en septembre, il faudra patienter jusqu’à l’automne avant de pouvoir envisager à nouveau l’abattage de l’arbre. D’ici là, les cigognes resteront les reines incontestées du parc.