Un mois sans pêche dans le golfe de Gascogne

Les captures accidentelles de dauphins sont un problème majeur pour la conservation de ces mammifères marins, qui meurent par milliers chaque année dans les filets des pêcheurs dans le golfe de Gascogne.

Les captures accidentelles de dauphins sont un problème majeur pour la conservation de ces mammifères marins, qui meurent par milliers chaque année dans les filets des pêcheurs dans le golfe de Gascogne. Pour tenter de réduire ces mortalités, le gouvernement français a pris un arrêté qui instaure une fermeture de la pêche d’un mois, du 22 janvier au 20 février inclus, pour tous les bateaux de huit mètres ou plus dans cette zone. Cette mesure, qui concerne près de 600 navires français, a été prise suite à une décision du Conseil d’Etat en mars 2023, qui avait ordonné au gouvernement de fermer certaines zones de pêche dans l’Atlantique, jugeant que les mesures actuelles ne garantissaient pas un bon état de conservation des espèces de petits cétacés (dauphins communs, grands dauphins et marsouins communs).

Toutefois, cet arrêté prévoit de nombreuses dérogations pour les navires équipés de dispositifs techniques actifs de réduction des captures accidentelles, comme des répulsifs acoustiques ou des balises, ou d’un système actif d’observation électronique à distance mis à disposition par l’Office français de la biodiversité, c’est-à-dire des caméras embarquées. Ces navires pourront continuer à pêcher sans interruption, à condition que leurs dispositifs fonctionnent correctement. En cas de panne, le capitaine du navire devra terminer l’opération de pêche en cours et s’assurer de la réparation effective des équipements avant toute reprise de nouvelles opérations de pêche. Une dérogation pourra toutefois être accordée pour la reprise d’une activité de pêche dans une limite de cinq jours si l’armateur du navire apporte un justificatif d’impossibilité immédiate de réparation ou de remplacement des dispositifs.

Cette mesure a été accueillie avec scepticisme par les associations de défense des animaux, qui estiment qu’elle est insuffisante et qu’elle laisse trop de marges aux pêcheurs. Elles réclament une fermeture totale et définitive de la pêche dans les zones à risque, ainsi qu’un contrôle renforcé des navires et des sanctions dissuasives en cas d’infraction. Elles dénoncent également le manque de transparence du gouvernement sur le nombre réel de dauphins capturés et tués chaque année, qui serait largement sous-estimé.

Le secrétariat d’Etat à la Mer défend quant à lui « des avancées importantes pour la protection des cétacés », avec « pour la première fois une large fermeture spatio-temporelle de l’activité de pêche » à « la période connue comme présentant le plus de captures ». Il affirme que cette mesure a « vocation à s’appliquer également aux navires étrangers ayant une activité dans le golfe de Gascogne » et qu’il a engagé des consultations avec les autres Etats membres de l’Union européenne à ce sujet.

Les espèces de dauphins menacées

Selon les résultats de ma recherche web, il existe plusieurs espèces de dauphins qui sont menacées d’extinction ou de disparition. Voici quelques exemples :

  • Le dauphin rose de l’Amazone (Inia geoffrensis), qui vit dans les fleuves et estuaires d’Amérique du sud, est classé comme « En danger d’extinction » par l’UICN depuis 2018. Il est menacé par les filets maillants, les moteurs de bateau et la pêche ciblée.
  • Le dauphin à bosse de l’Océan Indien (Sousa plumbea), qui évolue dans les eaux profondes de l’océan oriental, est classé comme « En danger d’extinction » par l’UICN depuis 2015. Il est affecté par le développement du trafic maritime, la pollution et la chasse.
  • Le dauphin d’Hector (Cephalorhynchus hectori), qui est la plus petite espèce de dauphin au monde et qui ne s’observe que près des côtes néo-zélandaises, est classé comme « En danger d’extinction » par l’UICN depuis 2008. Il est victime de la pêche accidentelle, des pesticides et de la pollution.
  • Le tucuxi ou sotalie de l’Amazone (Sotalia fluviatilis), qui évolue principalement en Guyane, au Brésil, en Colombie, en Équateur ou au Pérou, est classé comme « En danger d’extinction » par l’UICN depuis 2020. Il est sensible à la pollution des eaux au mercure, liée à l’orpaillage clandestin.
  • Le dauphin commun à bec court (Delphinus delphis), qui était autrefois la plus fréquente et abondante espèce de dauphin dans le monde, est classé comme « En danger d’extinction » par l’UICN depuis 2003. Il est principalement menacé par les prises accidentelles liées à la pêche industrielle.
  • Le dauphin de l’Irrawaddy ou du Mékong (Orcaella brevirostris), qui vit dans les eaux côtières peu profondes et les grandes rivières d’Asie du Sud-Est et du nord de l’Australie, est classé comme « En danger » globalement et comme « En danger critique d’extinction » au Cambodge par l’UICN depuis 2003. Il est confronté à la destruction de son habitat, à la consanguinité et à la pêche.

Les autres animaux marins menacés

Il existe de nombreux autres animaux marins qui sont menacés par la pollution, la surpêche, le changement climatique, la destruction de leur habitat ou la chasse. Voici quelques exemples, basés sur les résultats de ma recherche web :

  • Les mammifères marins tels que les baleines, les dauphins, les phoques, les otaries, les lamantins et les dugongs sont souvent victimes des filets de pêche, des collisions avec les bateaux, du bruit sous-marin ou de la réduction de leur nourriture. Certaines espèces sont particulièrement en danger, comme le marsouin du Pacifique (Phocoena sinus), le dauphin rose de l’Amazone (Inia geoffrensis), le phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) ou la baleine franche (Eubalaena spp.)34.
  • Les tortues marines sont également très menacées par la pollution plastique, qui peut les étouffer ou les blesser, par la perte de leurs sites de nidification à cause de l’érosion ou du tourisme, par le braconnage de leurs œufs ou de leur chair, ou par les prises accidentelles. Six des sept espèces de tortues marines sont classées comme « En danger » ou « En danger critique d’extinction » par l’UICN, comme la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) ou la tortue de Kemp (Lepidochelys kempii).
  • Les requins et les raies sont aussi parmi les animaux marins les plus menacés, à cause de la surpêche qui vise leurs ailerons, leur chair ou leur huile, ou qui les capture involontairement. Plus d’un quart des espèces de requins et de raies sont menacées d’extinction selon l’UICN, comme le requin-baleine (Rhincodon typus), le grand requin-marteau (Sphyrna mokarran), le requin-taureau (Carcharias taurus) ou le poisson-scie septentrional (Pristis pristis).
  • Les oiseaux marins sont également affectés par la pollution, qui peut altérer leur plumage et réduire leur isolation thermique, par la diminution des ressources alimentaires dues au réchauffement des océans ou à la surpêche, par l’introduction d’espèces invasives sur leurs îles de reproduction, ou par la chasse illégale. Parmi les espèces d’oiseaux marins menacées, on peut citer l’albatros hurleur (Diomedea exulans), le pingouin torda (Alca torda), le macareux moine (Fratercula arctica) ou le pétrel géant antarctique (Macronectes giganteus).
  • Les gastéropodes marins, comme les escargots et les limaces de mer, sont aussi en déclin à cause de la collecte excessive de leurs coquilles pour l’artisanat ou la décoration, de la destruction de leur habitat par le dragage ou l’urbanisation, ou de l’introduction d’espèces concurrentes ou prédatrices. Parmi les espèces de gastéropodes marins menacées, on peut mentionner la conque-cheval (Strombus gigas), le conus ateralbus ou le cirroctopus hochbergi, qui est une espèce récemment découverte et déjà en danger.

28/10/2023 15 h 15 min

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